Ce week-end, Sanvensa mettra en valeur ses artisans et producteurs locaux avec «Sanvensa s'expose». L'association Jardins bio d'Aveyron, qui regroupe 25 maraîchers de Millau jusqu'à Villefranche, sera présente pour dévoiler son nouveau projet visant à mettre en commun leurs productions pour fournir les cantines du coin. D'ici deux ans, l'association envisage d'évoluer en coopérative. «Il y a une grosse demande que l'on n'arrive pas à satisfaire tout seul. Livrer directement aux cantines, ça faisait peur aux producteurs au début car on travaille sur de petites surfaces avec peu de mécanisme», explique Hélène Saget, 32 ans, maraîchère installée depuis deux ans à Sanvensa. La maraîchère, qui a vécu durant dix ans à Montpellier, fait partie de ces «néoruraux» qui ont décidé de se rapprocher des campagnes pour travailler la terre. Après une fac de droit, elle décide de se réorienter et passe en 2012 un BRPEA (brevet professionnel responsable d'exploitation agricole) : une formation qui lui permettra de s'installer à son compte comme agricultrice. Sur Sanvensa, elle n'est pas la seule. Ils sont aussi cinq autres maraîchers bio qui ont tenté le pari risqué du maraîchage. «En général, ce qui nous a conduits ici, c'est cette volonté d'améliorer la planète à notre petite échelle. Souvent, les métiers en ville sont répétitifs. Avec mes enfants, je voulais aller vers un quotidien moins stressant». Après avoir fait surveillante, puis serveuse, c'est en Amérique latine qu'Hélène découvrira ce goût du travail de la terre à travers le woofing, un concept alternatif qui vise à loger chez des agriculteurs bio à l'étranger gratuitement en échange d'un coup de main sur leur exploitation.
«Je travaille avec le chant des oiseaux et des grenouilles, je suis épanouie dans ce que je fais», sourit Hélène.
Un départ compliqué
Si pour cette agricultrice, l'accès au foncier a été difficile au départ, la SAFER privilégiant, selon elle, «les agrandissements de fermes, mais peu les petites structures», elle a finalement réussi à trouver un terrain via le site du Bon Coin et s'en sort aujourd'hui «pas trop mal», notamment grâce à la vente directe sur le marché du jeudi à Villefranche. On retrouve aussi ses productions en dépôt-vente au magasin de producteurs Saveurs paysannes à Villefranche.
Un mois plus tôt, Hélène a rejoint le cortège de Jeunes Agriculteurs invités à l'Élysée par le Président Macron. «Il nous a rassurés sur l'accès au foncier, a dit vouloir encourager les paysans bio et permettre aux fils d'agriculteurs de reprendre des exploitations. Mais ce qui m'inquiète surtout ce sont ces accords du Mercosur. On va se retrouver en France avec du bœuf argentin, nourri aux OGM. Il faudra faire un vrai travail auprès des consommateurs», estime la productrice bio.
CINEDOC MARS 2019
Le film : La Terre et le Lait Portraits de Fromagers
Série documentaire de Jeanne BOURGON – Les Zooms Verts
Ce dernier vendredi du mois nous avons eu le plaisir de rencontrer Jeanne BOURGON avec son film : La Terre et le Lait Portraits de Fromagers nous avons découvert l’exploitation à taille humaine d’Emilie et Fred située à Belloc sur la commune de Betchat en Ariège. "Émilie, Fred et leurs deux petites filles vivent face aux Pyrénées, entourés de chèvres, brebis et vaches. Ils ont construit un projet de vie frugale et libre". Ce qui surprend généralement les urbains !
Ce doc va à la rencontre d'hommes et de femmes qui ont choisi une vie inscrite dans les rythmes naturels. Ils sont engagés volontairement dans un parcours souvent solitaire où les contraintes et difficultés sont nombreuses.
Chacun de ces portraits montre l'usage que ces personnes ont fait de la liberté ainsi que les combats quotidiens.
Ils dessinent également un équilibre unique entre un territoire et les personnes qui l'habitent. Équilibre qui questionne plus globalement les choix d'évolution de l'agriculture et des modes de consommation.
Jeanne Bourgon est née en 1966 dans une famille franco-suédoise.
Elle fait des études en écologie et sillonne la France pour un bureau d’études en environnement.
Se pose trois ans et travaille pour la création du Parc Naturel Régional des Pyrénées Catalanes.
Deux enfants plus tard, suit son affineur d’époux à Toulouse en 2002 et devient fonctionnaire à la Région en charge de projets de développement durable.
Rencontre grâce à son mari des producteurs de fromages et lui vient l’idée de leur tirer le portrait.
Elle reprend les études à l’ENSAV et hop c’est parti… La terre et le lait, série de 4x26 minutes est née.
Cinédoc Mars 2018
Nicolas Puech, un apiculteur du Comminges a envoyé gratuitement plus de 60 000 enveloppes remplies de graines de trèfles partout dans le monde. Une opération inédite pour sensibiliser à la pollinisation des abeilles.
C’est l’histoire d’une petite graine au succès inespéré. Depuis le début du mois de janvier, Nicolas Puech, un apiculteur de Saux-et-Pomarède, dans le Comminges, a essaimél’équivalent de 30 km² de graines de trèflesissues d’une coopérative de Saint-Gaudens, partout dans le monde.
Le concept a été repris depuis par d’autres citoyens français. Celui de Nicolas, l’original, se veut assez simple : « L’idée c’est de m’envoyer une enveloppe pré-affranchie, je la remplis gratuitement de graines de trèfles et je renvoie à l’expéditeur qui les plante, nourrit les abeilles et participe à la pollinisation ». Bref, qui fait du bien à la planète.
C’est une cagnotte mise en ligne par l’apiculteur et Gaël, son associé, en juin dernier qui a fait émerger cette idée. Alors qu’il demandait de l’argent pour remplacerses 20 ruches intoxiquées par les pesticides de l’agriculteur voisin, les soutiens affluent en masse. Nicolas récolte 4 000 euros et découvre « une conscience écologique ». Ces petites graines sont sa contribution pour remercier ceux qui l’ont aidé.
Dans son atelier « courrier », installé en urgence dans son jardin sur une table de fortune, les gros sacs de la Poste dégonflent à vue d’œil. Nicolas est essoufflé de ces deux mois et demi passés à remplir des sachets et fermer des enveloppes. Un vrai travail à la chaîne pour celui qui n’a connu que les ruches et le bourdonnement des abeilles. L’opération s’est achevée hier : 60 000 lettres postées dans plus d’une vingtaine de pays, l’apiculteur n’en revient toujours pas.
Des bénévoles en urgence
Après avoir reçu près de 20.000 lettres depuis janvier, tout s'est accéléré la semaine dernière. « On ne s’attendait pas à un tel succès, la Poste nous a appelés vendredi pour nous dire qu’un colis de 40 000 lettres nous attendait à l’aéroport », glisse l’agriculteur, encore surpris. Pour faire face au rush, il a dû faire appel à une vingtaine de bénévoles des villages alentour. Il a également sollicité les petites mains de l’Agapei ( association de gestion d'établissements et de services pour personnes en situation de handicap mental) de Saint-Gaudens. Et pendant qu’il s’affairait, les doigts disparus dans ses graines, il s’est surpris à penser : « Dire qu’il y en a qui marchent pour le climat et que ça ne changera rien, moi j’agis».
Maintenant qu’il sort de ce joyeux brouhaha qui l’a grisé pendant tant de jours, Nicolas prend le temps de relire les lettres reçues. Des dessins d’enfants, des mots écolos, des écoles, des mamies isolées, des Parisiens en mal de nature et… 5 000 euros de dons en chèque, sans rien avoir demandé. Inespéré pour celui qui a monté la petite association Natur Miel. « Des enfants nous ont envoyé des mélanges d’un peu tout ce qu’ils ont trouvé dans le jardin : des fleurs, des tiges, des cailloux, un peu tout sauf des graines », sourit Nicolas. Le sens du partage. C’est ce que Nicolas espérait trouver.
BIODIVERSITÉ - Plantez les graines dans votre jardin ou vos jardinières et prenez soin de ces petites bestioles en danger.
On n'en parle jamais assez, les abeilles participent à l'équilibre de la biodiversité. Mais ce sont des insectes en danger. Selon Greenpeace, leur population chute dans le monde et les chiffres sont alarmants : de 25 % en Europe entre 1985 et 2005.
Pour sauver ces petites bestioles, l'association Natur Miel, qui regroupe des apiculteurs de la région des Pyrénées, lance l'opération Graines de Trèfle. À partir du 18 Mars 2019, l'asso vous envoie gratuitement des graines de trèfles à planter dans votre jardin ou vos jardinières. Cette plante ravira les abeilles de votre quartier, qui adorent butiner ses fleurs. La campagne vise surtout les abeilles solitaires, qui ne vivent pas dans des ruches entretenues par des apiculteurs."Nous préparons 20 000 sachets", précise l'association sur son site, qui stipule que l'envoi se fera dans la limite des stocks disponibles.
L'histoire d'Alban Réveillé aurait pu ressembler à celle de nombreuses personnes ayant progressivement choisi de se reconvertir dans l'agriculture… À la différence près, que ce petit-fils d'agriculteur s'est délibérément lancé dans une première carrière d'ingénieur informatique pour pouvoir ensuite financer son projet de vie à la campagne. Officiellement maraîcher bio depuis 2014, il se réjouit d'être à l'air libre toute la journée et de vivre en adéquation avec ses valeurs : «Travailler la terre et refaire du lien entre mes besoins et mes activités quotidiennes était primordial à mes yeux».
Après avoir beaucoup voyagé des Vosges aux Pyrénées-Atlantiques, en passant par le Danemark, il a posé ses valises à Cazères-sur-Garonne pour créer son exploitation en maraîchage biologique La Ferme Intention, l'objectif étant de proposer des légumes frais de saison à la vente directe aux consommateurs. «Sur ce terrain, j'ai 2 000 m² de légumes de pleins champs, 350 m² de serre froide, 100 m² de bâtiments agricoles, 5 000 m² de prairie-verger clôturés qui accueillent quelques moutons et poules, explique-t-il. Trois ruches sont également installées sur le site ainsi que 6 m² de panneaux solaires qui font que la ferme est excédentaire en énergie. Mes outils sont essentiellement manuels».
Des consommateurs viennent à la ferme
Chaque mardi soir, les habitués du coin se pressent sur place pour remplir leur panier de blettes, butternut, mâche, radis noir, navet et autres légumes d'hiver, sans oublier les œufs de la ferme. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Alban a créé un habitat participatif au sein de l'An 01, un corps de ferme de 800 m², que se partagent neuf adultes et trois enfants. Trois d'entre eux sont maraîchers de métier mais travaillent indépendamment les uns des autres.
Dans ce lieu collectif, chacun apporte sa pierre à l'édifice et partage bien évidemment la même vision éthique et politique.
Dominique Masset, Faucheur volontaire ariégeois, est convoqué à la gendarmerie de Pamiers, ce mardi matin. Il doit être placé en garde à vue. Il est soupçonné d'avoir participé à une action de "semis volontaires", le 14 décembre 2017, près de Melun.
Il risque fort d’y avoir du monde, ce mardi, à partir de 8 h 30, devant la brigade de gendarmerie de Pamiers. Le collectif des Faucheurs volontaire ariégeois a, en effet, prévu un rassemblement pour soutenir un de ses militants qui doit être entendu par les militaires suite à une action menée le 14 décembre 2017 près de Melun (77).
Ce Faucheur est Dominique Masset qui explique que cette convocation est toute particulière : « Il est stipulé qu’une garde à vue sera notifiée à mon encontre. Ce qui, dans ma carrière de militant Faucheur, qui commence à dater, constitue une première », assure-t-il.
"Je suis le seul convoqué à ce jour, alors que nous étions 70"
Ce placement en garde à vue est d’autant plus surprenant à ses yeux que Dominique Masset indique, à ce jour, être le seul à être ainsi convoqué pour cette action de décembre 2017, « alors que, ce jour-là, nous étions 70 participants ».
Lors de cette opération, les Faucheurs volontaires, venus de toute la France, avaient semé du blé issu de semences paysannes et fermières sur une quinzaine d’hectares d’une plateforme d’essai appartenant au semencier Limagrain, sur la commune de Verneuil-l’Etang. « Ces semis volontaires visaient à dénoncer Limagrain et consorts qui, dans l’opacité la plus complète, continuent de vouloir imposer des variétés OGM à des populations qui n’en veulent pas », explique le collectif des Faucheurs volontaires ariégeois.
Le bio serait plus efficace que les pesticides
Produire bio c’est produire moins ? « Faux » selon l’INRA (Institut national de la recherche agrochimique). L’Institut a regroupé 177 études sur le sujet et vient d’établir une conclusion plutôt surprenante. Une production bio peut être tout aussi efficace et rentable qu’une production conventionnelle qui utilise des pesticides pour le traitement.
Moins de champignons
Pour Adrien Rusch, chercheur à l’Inra, L’agriculture bio permettrait de mieux lutter contre les parasites : « Les systèmes de culture conduits en agriculture biologique sont moins infestés par des agents pathogènes comme les champignons ou les bactéries que les champs cultivés en agriculture conventionnelle qui utilisent notamment des fongicides de synthèse. »
Cependant, les pesticides permettent de lutter plus efficacement contre les mauvaises herbes qui poussent dans les champs. Mais pour l’Inra, ce n’est pas toujours un avantage. La présence de ces herbes peut être bénéfique pour la culture. En effet, elles attirent des espèces animales et amènent de la biodiversité dans les cultures. Certaines espèces présentes telles que les insectes ou les oiseaux peuvent jouer un rôle important de régulation au sein des cultures. Pour Adrien Rusch, conserver ces herbes « permet d’avoir moins d’insectes ravageurs ou moins de maladies ».
Revenir à une culture paysanne
Cette étude propose d’évoluer vers une culture plus respectueuse de l’environnement. En effet, elle se termine en affirmant que les conclusions « ouvrent des perspectives d’intérêt pour réduire l’utilisation de fongicides ou d’insecticides de synthèse sans pour autant augmenter les niveaux d’infestation des pathogènes et des ravageurs ».
Pour Adrien Rusch : « Au lendemain de la guerre, l’agriculture chimique a été considérée comme la réponse la plus efficace pour avoir de bons rendements sans maladies ni insectes ravageurs. Mais on a malheureusement oublié le savoir-faire de la culture paysanne. » Les défenseurs de l’agriculture biologique ont donc de quoi se réjouir avec ces conclusions. Il pourrait s’agir d’un argument de poids dans le débat sur le modèle agricole.
Rémi Toulis, agriculteur et secrétaire général de la FDSEA, dresse un constat alarmant sur la situation actuelle des agriculteurs dans le département de l’Ariège.
Rémi Toulis : « La situation est catastrophique »
Depuis 2009, le département n’avait pas connu autant de précipitations, comment cela se répercute sur les agriculteurs ariégeois ?
La pluviométrie est cette année en augmentation de plus d’un tiers par rapport à la normale. C’est une catastrophe de plus sur des exploitations qui avaient déjà été fragilisées après deux années de sécheresse. Aujourd’hui, cela est catastrophique. Les éleveurs ont mis les bêtes dehors, elles piétinent l’herbe et détruisent les prairies et le fourrage qui perd toute sa qualité est irréalisable. Les céréales à paille sont en train d’avoir des maladies. La qualité et la quantité ne seront pas au rendez-vous. Une bonne partie des terres en Ariège sont remplies d’eau. Les agriculteurs ne peuvent pas semer et ces pertes vont se répercuter sur l’hiver prochain.
Les heures d’ensoleillement sont aussi les plus faibles depuis 2009, cela a-t-il un impact sur les récoltes ?
Cela a un impact direct sur la végétation. Aujourd’hui certains maïs se retrouvent avec cinq feuilles alors que normalement, elles en ont une quinzaine, soit le triple. Les conséquences sont nombreuses, si jamais l’automne est pluvieux, on ne pourra pas ramasser. Les heures d’ensoleillement sont très importantes pour la rapidité de pousse des céréales.
Face à ces problèmes, quels ressorts ont les agriculteurs ?
Quand il pleut trop, il n’y a pas beaucoup de possibilités… Pour nourrir les animaux, les éleveurs vont être obligés d’acheter des aliments. Les céréaliers n’auront pas de revenus, car aucune céréale ne va se vendre. Tous les domaines sont touchés. Les éleveurs et surtout ceux qui sont en polycultures-élevages sont les plus impactés.
Quelles sont les zones les plus touchées dans le département ?
La basse Ariège et tout le piémont. Les éleveurs de haute montagne sont un peu moins touchés, car à cette période, ils sortent les bêtes et ont moins de problèmes de piétinement. Le fourrage est effectué fin juin début juillet, contrairement à la plaine ou cela est réalisé au mois de mai et juin.
L’été qui arrive pourra-t-il sauver la situation des agriculteurs ?
S’il n’y a pas un retour de situation au beau temps rapidement, on va avoir du mal à faire une bonne année. De toute façon, les dégâts causés aujourd’hui, on ne les rattrapera pas. Même s’il fait beau en juillet, ceux qui ont perdu leur fourrage ne pourront pas le rattraper. Je pense que l’année est compromise.